Pas un inconnu dans le peloton du Tour de France, Eddy Merckx a néanmoins patienté jusqu’en 1969 pour remporter sa première victoire à la Grande Boucle. Cette édition est marquée à jamais par le coup de force du Belge lors d’une 17e étape mémorable, entre Luchon et Mourenx. Un exploit qui reste encore aujourd’hui dans les mémoires des locaux.
Un succès aux airs de revanche
L’histoire d’Eddy Merckx sur le Tour de France 1969 est celle d’un miraculé. Disqualifié au départ de la course pour un contrôle antidopage positif, le coureur belge réussit à être blanchi et peut s’aligner dès la première étape. Comme survolté par cette affaire, qu’il considère comme « un complot » et une « injustice », il domine outrageusement la course. Ce 56e Tour de France reste avant tout l’édition de l’exploit « Merckxissimo » lors de la 17e étape, durant laquelle le parcours de la grande Boucle passe par les Pyrénées, plus précisément entre Luchon et Mourenx.
Déjà maillot jaune au départ de l’étape, « Le Cannibale » se garde bien de rester avec le peloton, histoire peut-être de leur réserver LA grande surprise de l’étape. Ses concurrents ont été bel et bien surpris ce jour-là à 140 km de l’arrivée, lorsque le coureur de l’équipe FAEMA place une attaque fulgurante juste en dessous du sommet du Tourmalet. Personne, ni dans le groupe de tête, ni parmi les rivaux du Belge – notamment Roger Pingeon, Raymond Poulidor et Jacques Anquetil – ne parvient à le suivre. Il continue alors de rouler en tête sur l’ascension des autres cols des Pyrénées programmés ce jour-là. A l’arrivée, Eddy Merckx devance son principal poursuivant de plus de 7 minutes, un coup de force qui assoit définitivement sa domination sur ce 56e Tour de France.
Un exploit resté dans les mémoires
Car au-delà de l’impressionnant coup de force lors de cette 17e étape, Eddy Merckx a écrasé de toute sa classe et sa fougue l’édition 1969. Au terme de l’épreuve, il remporte à la fois la victoire finale ainsi que le titre de meilleur grimpeur de l’épreuve. Mieux encore, il relègue son dauphin, Roger Pingeon, au classement général final à près de 18 minutes, un exploit alors très rare dans l’histoire de la Grande boucle.
Ce succès en 1969 ouvre en outre la voie à une ère de domination du Belge sur le cyclisme mondial, avec quatre autres victoires successives sur le Tour de France, souvent sans trop de difficultés, à l’exception de l’opposition farouche livrée par l’Espagnol Luis Ocaña en 1971. La victoire d’Eddy Merckx lors de cette 17e étape reste en tout cas dans les mémoires des habitants des Pyrénées, où le coureur belge jouit encore d’une grande popularité. Au cours d’une visite dans la région en 2011, durant laquelle il a séjourné au Primerose Hotel, « Le Cannibale » a seulement garé son vélo dans le local dédié de l’établissement, un simple acte qui suffit pourtant à rebaptiser le local en question à son nom.