Interview d’un « cyclo-bloggeur »

Vous êtes passionné de cyclisme ? Nous aussi, alors découvrez cet entretien exclusif avec un cycliste tellement à fond dans le vélo qu’il en a ouvert un blog.

 

Bonjour Pierrick, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

Pierrick Bardin, 33 ans. Je réside depuis 7 ans à St Jean de Maurienne, au coeur de la Savoie et au pied des cols mythiques, où j’occupe un poste de responsable dans une collectivité chargé de l’environnement et des déchets pour la vallée de Maurienne.

 

A quand remontent vos premiers coups de pédale ?

Aussi loin que je puisse m’en souvenir, vers 7-8 ans déjà, après chaque étape du Tour, j’allais faire le tour de mon village avec un T-shirt jaune sur le dos ! Après, je suis passé par d’autres sports, mais j’ai commencé à faire de belles et grandes distances et à prendre goût au vélo en 99, lors d’un long séjour au Pays Basque. Après une petite interruption due aux études, depuis 2004, je suis un « vrai » cycliste.

 

Faites-vous ou avez-vous fait du cyclisme en compétition ?

Non, mon gabarit, plus proche du rugbyman, ne me permet pas vraiment d’espérer briller sur des compétitions, ou même des cyclosportives. Ce format reste le seul type de compétition auquel je me suis frotté.

 

Quel est votre rythme de sorties en ce moment ?

La saison est plutôt courte quand on habite en montagne, entre l’ouverture des cols en mai, et les 1ers froids qui rendent compliqué le fait de pédaler en altitude à partir d’octobre. Donc en été, j’essaie de faire au minimun 2 sorties le week-end, en m’octroyant également quelques jours supplémentaires en fonction de la forme et de la météo. J’essaie aussi de me faire une ou deux semaines 100% vélo, en étoile, dans un secteur que je ne connais pas ou au contraire que j’apprécie beaucoup.
Une très bonne année me verra parcourir 7000 km, une année plus banale près de 4000.

 

Pourriez-vous nous parler de votre équipement ?

Depuis 2009 et une belle déconvenue avec mon précédent vélo, j’ai opté pour du solide, en prenant un Trek 1.7 équipé d’un triple plateau, histoire de pouvoir passer partout même en cas de moins-bien. Niveau roues, ce printemps, j’ai innové en prenant des Campagnolo Scirocco, mes Mavic étant arrivées à bout !
J’adore le vélo mais ne peut me permettre de dépenser trop d’argent dans le matériel. Je dispose je crois de ce qu’il faut pour pouvoir me faire plaisir et qui correspond à mon niveau de pratique.

 

Voilà plus de 4 ans que vous animez un blog « cyclo ».
Pourquoi l’avoir lancé http://pierrickvelovelo.canalblog.com ?

Pour partager avec d’autres cyclistes mes parcours, mes envies, avoir également des conseils ou des suggestions de la part de mes « lecteurs », et également laisser une trace de ma pratique. Je prends moi-même parfois plaisir à relire certains articles et  me remémorer ces moments passés sur le vélo il y a quelques mois ou années.
Et comme je m’inspire parfois de parcours dénichés sur d’autres sites ou blogs, j’espère être aussi une source d’infos pour d’autres cyclos qui viendront sur tel ou tel col suite à un de mes articles !

De quoi parlez-vous sur le blog ?

Exclusivement de vélo. Ma préparation, mes parcours, les cyclosportives auxquelles je participe, ma chasse aux cols chaque année relancée … Je ne conçois pas de faire du vélo sans rouler en montagne, ou du moins des endroits bien vallonnés. J’ai aussi une rubrique consacrée à mes lectures cyclistes, et si je trouve un lien un peu décalé ou insolite qui traite de vélo, je mets aussi.

Vous êtes plutôt grimpeur ? Rouleur ? Sprinteur ?

Je suis un rouleur qui aime grimper ! Je n’ai jamais eu à sprinter mais je pense pouvoir disposer de la puissance nécessaire pour avoir une belle petite pointe de vitesse.
De par ma stature, je ne crains pas le vent de face et je peux constituer un bon abri pour qui roule avec moi !
Mais même si je ne grimpe pas comme un chamois, mon vrai plaisir reste les ascensions de cols, avec la fierté d’arriver au sommet, le plaisir d’enchaîner plusieurs cols en haute montagne, la sensation grisante de vitesse en descente …

Quelle est la course à laquelle vous participez chaque année ? Pourquoi ?

Si j’en ai le temps et surtout le niveau, j’essaie de participer au moins à la cyclo Arvan-Villards, organisé par LVO organisation. Je roule à domicile ! Cette cyclo est très exigeante, avec souvent plus de 2500 m de dénivelé pour le petit parcours, seulement 80 km généralement. Et le grand parcours dépasse à peine les 100 km mais dépasse les 3500 m. C’est une des plus dure mais aussi des plus belles, avec des passages à la Croix de Fer, au Glandon, au Mollard et la montée de la Toussuire.
L’épreuve reste conviviale et à taille humaine, c’est appréciable.

En 2006, vous avez fait la grande traversée des Pyrénées en vélo. Quel souvenir en gardez-vous ?

Un excellent souvenir. Pour la première fois, j’enchaînais plusieurs jours de vélo consécutifs, je frôlais les 1000 km en 8 jours et j’affrontais les mythes pyrénéens que sont le Tourmalet, le Soulor, Aspin … J’ai un fort souvenir du Tourmalet, le « monstre » de la traversée, avec le passage des paravalanches dans une ligne droite raide et interminable, la traversée de La Mongie et ses 10% … L’ambiance dans le groupe était très bonne et j’ai réellement pris conscience que « mon » sport, c’était le cyclisme. Et je dois une revanche à cette traversée, car je n’ai pu parcourir les 10 derniers km pour relier St Jean de Luz car une de mes manivelles s’est brisée … Je retenterai l’aventure un jour ou l’autre.

Que conseilleriez-vous aux cyclistes qui aimeraient s’attaquer au cols des Pyrénées comme Tourmalet, Soulor ou Aubisque ?

Le « secret » d’une saison montagnarde réussie réside dans la préparation hivernale et printanière … Enchaîner les km, rajouter à mesure des difficultés, augmenter également son rythme mais aussi varier l’intensité de son entraînement. C’est comme cela qu’on se constitue une base foncière sans laquelle on ne peut prendre vraiment de plaisir. Durant cette préparation, on peut aussi ne pas faire que rouler : durant mon « inter saison », je skie, je cours, je randonne …
Après, la spécificité des cols pyrénéens réside dans le fait que ce sont des cols plutôt courts, mais dont les pentes maximales sont parfois fortes, même brèves.
Alors il faut gérer ses temps faibles, ne pas attaquer trop fort dès le pied du col sous peine de sanction plus haut. Tant que possible, toujours garder quelques dents en réserve pour les utiliser dans les pentes plus ardues.
Et étudier les profils reste une des clés, selon moi. Cela permet d’adapter son effort à la situation et de ne pas être (trop) surpris.

 

Pourriez-vous nous donner quelques bonnes adresses de sites internet que vous consultez régulièrement ?

Concernant les profils, la « bible » est selon moi le site www.salite.ch qui recense les ascensions dans plus de 30 pays, dont 1800 en France. Dans le même style, je consulte également www.cols-cyclisme.com.
J’ai également dans mes favoris le site http://cycols.free.fr/, qui propose de superbes itinéraires parfois hors bitume, et aussi de fabuleuses photos qui donnent envie de voyager.
Après, j’ai toute une longue liste de blogs « amis » que je consulte régulièrement, et j’en découvre encore !

 

Pourriez-vous nous donner quelques conseils pour ceux qui voudraient s’attaquer aux Alpes ?

Alpes ou Pyrénées, la montagne s’attaque toujours avec méfiance. Les montées alpines sont souvent plus longues et régulières, et montent aussi plus haut pour certaines, bien au-delà des 2000 m. Il faut se préparer à un gros effort en disposant de moins d’oxygène. Il faut donc s’alimenter et s’hydrater régulièrement pour parer à la fringale. A plus de 2000 m, il n’y a pas non plus de forêt, et parfois le soleil tape dur !
Il faut donc savoir renoncer si physiquement on ne se sent pas très bien. Il m’arrive parfois de voir des cyclistes absolument pas lucides après un effort un peu trop violent ou long, et prêts à redescendre.
La notion de plaisir est très importante pour moi dans la pratique cycliste, et même si la montagne est belle, il faut qu’elle reste un terrain de jeu et non pas un lieu de torture … Une seule solution : se préparer.

 

Merci Pierrick d’avoir pris le temps de partager ce moment avec nous.

Découvrez un autre bloggeur dès la semaine prochaine ! En attendant,  retrouvez Pierrick sur son blog : http://pierrickvelovelo.canalblog.com/

 

 

 

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