Depuis le passage de l’épreuve dans leurs cols prestigieux, les Pyrénées ont influencé à de nombreuses reprises l’issue finale du Tour de France. L’édition 2014 ne déroge pas à cette règle. Vincenzo Nibali a en effet choisi l’étape de Pau-Hautacam pour creuser son avance sur ses principaux rivaux et s’assurer ainsi la victoire finale de la Grande Boucle.
Pau-Hautacam comme arbitre du Tour 2014
Solidement implanté au milieu des cols les plus célèbres des Pyrénées, Au Primerose Hotel a vu au fil des années des grands champions écrire leur légende sur le Tour de France à quelques kilomètres seulement de la commune Argelès-Gazost. L’un des faits les plus marquants remonte à il y a un an seulement, durant l’étape ralliant Pau à Hautacam. Au départ de cette 18e épreuve de l’édition 2014, Vincenzo Nibali dispose d’une avance confortable de 5 minutes sur son principal concurrent, Alejandro Valderde. Dans une course orpheline de Froome et Contador depuis quelques journées, l’Italien de l’équipe Astana a à coeur de prouver que sa première place au général n’a rien d’un hasard. Malgré trois victoires d’étape depuis le début de la course, il lui manque un coup de maître pour laisser une trace indélébile de son triomphe sur le Tour 2014. C’est donc en toute logique qu’il choisit l’étape reine des Pyrénées – la dernière étape de haute montagne – pour s’illustrer.
Une victoire de patron
Bien aidé par ses lieutenants, le « Requin de Messine » patiente calmement dans le groupe des favoris, qui attendent tous l’ascension du Hautacam pour décider de l’issue de la journée. Mikel Nieve de chez Sky et Blel Kadri d’AG2R ont donc tout loisir de s’expliquer sur l’ascension du légendaire Tourmalet et de garder une avance de plus de 2 minutes sur le groupe maillot jaune. Cette meute accélère néanmoins la cadence à l’approche de Hautacam et réduit même l’écart à 1 minute 30 seulement. Le coureur de la Sky, Nieve, décide alors d’accentuer la marge à 12 km de l’arrivée, en pleine ascension du Hautacam. Vincenzo Nibali, dans le groupe des favoris, réagit rapidement en lançant une attaque fulgurante à 11 km de la ligne d’arrivée et rattrape Nieve trois kilomètres plus haut. Une seconde accélération laisse le coureur de la Sky sur place, ce qui permet à l’Italien de faire la course en tête en solo et de franchir la ligne d’arrivée avec plus d’une minute d’avance sur ses poursuivants du jour, Thibaut Pinot et Tejay Van Garderen.
Le coup de grâce
Après cette journée toute en maîtrise, le maillot jaune dispose d’une avance de plus de 7 minutes au général et écarte définitivement toutes les inquiétudes sur son sacre sur les Champs-Élysées. L’Italien, sur son cycle Specialized, s’est surtout octroyé une belle marge de manœuvre en vue des trois dernières étapes, d’abord entre Maubourguet-Val d’Adour et Bergerac, puis entre Bergerac et Périgueux et enfin depuis Évry jusqu’à Paris. Ces courses se sont déroulées sans encombre, avec une nouvelle victoire d’étape chacune pour les sprinteurs allemands Marcel Kittel et Tony Martin et un succès lituanien inédit par Ramūnas Navardauskas. L’histoire retiendra surtout que Vincenzo Nibali, le premier Italien à triompher sur le Tour de France depuis Marco Pantani, s’est définitivement assuré sa victoire finale au sommet du Hautacam, l’un des géants magnifiques des Pyrénées.